jeudi 9 juin 2016

Restrictions pédagogiques: ce qui va changer

Ce matin a eu lieu la tant attendue conférence de presse de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, au sujet de l'instruction en famille et des écoles hors contrat.

Sans surprise, voici ce qui devrait changer:


-Augmentation du nombre d'inspections, grâce à un renfort de profs (qui toucheront pour cela des indemnités de mission particulière). Autrement dit vous ne serez plus forcément inspectés par un inspecteur d'académie, mais potentiellement par un professeur des écoles.

-Des contrôles inopinés (Il n'est pas précisé si ces inspections surprise ne concernent que les écoles hors contrat: à préciser)

-Des tests oraux et écrits: les inspections consisteront en un entretien avec la famille, suivi d'exercices, oraux et écrits, pour évaluer le niveau de l'enfant.

-Le choix des modalités et du lieu du contrôle reviendra désormais exclusivement à l'inspection académique: chez vous, à l'inspection académique, dans une école... Motorisés ou pas, débrouillez-vous.

-En cas d'échec deux fois de suite ou de refus de contrôle, les familles seront mises en demeure de scolariser leur enfant (Ce qui ne représenterait pas une obligation de résultat... c'est tellement limpide qu'on n'y avait pas pensé!)

-Le programme: les contrôles porteront non plus sur l'acquisition du socle commun des compétences à 16 ans, mais sur la progression de l'éducation nationale. Autrement dit les familles auront désormais l'obligation de suivre la progression des écoles sous contrat pour chaque cycle. Nous sommes assurés que nos choix éducatifs seront respectés... ce qui est un non sens puisqu'ils devront être conformes à la progression définie par le ministère!

-Les maires seront rappelés à l'ordre sur le contrôle social. Le ministère de l'éducation nationale collaborera avec les mairies afin de s'assurer qu'elles suivent systématiquement les familles pratiquant l'instruction en famille.

-Les "bonnes moeurs": l'instruction dispensée devra être "conforme aux bonnes moeurs". C'est un terme subjectif, totalement dépourvu de sens juridique: les "bonnes moeurs" correspondent à l'idéologie en vigueur.


Evaluer le niveau, vraiment? 

Les exercices oraux et écrits destinés à évaluer le niveau des enfants instruits en famille posent plusieurs problèmes:

-l'éducation nationale ne peut  pas être à la fois juge et partie. Pour évaluer la qualité de mon pain maison, je n'irai pas demander son avis au boulanger de ma rue. Pourtant mon pain est une tuerie je vous assure!

-ils vont à l'encontre de la liberté éducative. Mes enfants vont bien au delà du programme de l'éducation nationale dans la plupart des matières. En revanche, en dehors de mon petit passionné de programmation, ils ne font pas d'informatique. Ils ne font pas non plus d'anglais écrit avant le CM1. En CP, sauf exception, ils ne savent pas écrire leur prénom avant d'en avoir étudié toutes les syllabes, ce qui peut arriver à la fin de l'année... or c'est une compétence attendue en petite section de maternelle je crois! 
Bref, nous n'avons ni les mêmes objectifs, ni les mêmes méthodes de travail.

-mettre en situation d'examen un enfant de 6, 7 ans.... est-ce bien raisonnable? Imaginez-vous à cet âge, dans des lieux inconnus, avec des étrangers, avec pour épée de Damoclès une scolarisation forcée... Pensez-vous que ce soit adapté pour un petit?
Les parents d'élèves accepteraient-ils que leurs enfants scolarisés en primaire passent un examen annuel dans les locaux de l'académie pour "évaluer leur niveau", avec changement d'établissement à la clef en cas de ratage?

-des exercices donnés par une tierce personne ne peuvent absolument pas estimer correctement le niveau d'un enfant.  Si vous demandez à mon enfant de CP de réciter l'alphabet il en sera bien incapable, même s'il lit parfaitement, parce que nous ne l'apprenons qu'en ce1 (pour les recherches dans le dictionnaire). Et si vous demandez à mon fils de 9 ans de "souligner les noms noyaux puis de barrer les expansions du nom superflues" ou d' "enrichir les groupes nominaux", vous risquez de croire qu'il n'a jamais fait de grammaire, alors qu'il fait chaque jour de l'analyse logique et de l'analyse grammaticale, ce qui est autrement plus poussé. Enfin récemment un de mes enfants a été hospitalisé et nous avons dû composer avec l'envahissante "directrice de l'école de l'hôpital", choquée parce qu'en ce1 il ne savait pas écrire toutes les lettres CAPITALES pour remplir son exercice-mot croisé. Il sait parfaitement les lire mais en ce1 il n'a jusqu'ici écrit qu'en cursives. Nous verrons les capitales vite fait en cm1, pour la géométrie. 

Nous travaillons juste différemment: nous n'employons ni la même terminologie, ni les mêmes méthodes. Je ne suis pas certaine qu'un test écrit ou oral, totalement arbitraire (contrairement à un examen national dont les attendus sont fixés au préalable), sans savoir ce que nous avons fait et comment nous travaillons, puisse refléter le niveau réel des enfants instruits en famille. 

L'éducation nationale est-elle qualifiée pour apprécier la qualité de l'instruction en famille? 

Je tomberai peut être sur des gens formidables, respectueux et ouverts d'esprit. Mais désormais il va falloir vivre avec l'idée que ce sont peut être aussi ces guignols là qui viendront juger notre instruction en famille (extraits choisis, tirés du groupe Facebook  tous professeurs des écoles"):





"Bonjour dans ma classe il n'y à aucun livre pas de coin bibliothèque je voudrai donc prendre un abonnement"

"Dans ma nouvelle école, il y a très peu de livres (une bibliothèque quasiment vide et aucun livre dans la classe...). Il est donc difficile de proposer aux élèves des livres à lire."

"Un parent d'une de mes élèves a agressé verbalement un autre de mes élèves dans l'enceinte de l'école (menace de mort, de venir chez lui et intimidation physique).Que leur dire ? "

"je trouve que le niveau des enfants baissent" (sic)

"vous êtes à jour dans vos programmes ?"
réponses par dizaines: "Meuh non! Mon inspecteur m'a dit plusieurs fois que c'est utopique de penser boucler le programme!"

"On a copié Promettre au passé composé avec le pp "promi" "

"Connaissez-vous des versions de contes "non sexistes" ? Par exemple, le Petit Chaperon Rouge avec pour héros un petit garçon si joli que tout le village l'aimait ? Le Petit Poucet incarné par une fille petite mais extrêmement malicieuse ? Ainsi que des contes avec des amours gays ? Une fois une élève m'avait apporté "La princesse qui n'aimait pas les princes", c'était très mignon, la princesse tombait amoureuse d'une fée, aucun prince ne l'intéressait vraiment."
-"Boucle d'Ours ! Un petit ours qui veut se déguiser en Boucle d'Or pour un carnaval, mais Papa Ours n'est pas d'accord... Et c'est lui qui termine déguisé avec une perruque blonde et une robe rose, il est top !"

"j'ai lu avec mes MS/GS, le livre "Poupoule" de Loufane où la petite poule est amoureuse mais pas du coq comme toutes les autres. On découvre progressivement et c'est confirmé à la fin que la poule est amoureuse du renard."

" je suis contre ces gens qui refusent l'instruction républicaine afin que leurs enfants ne soient pas mélangés avec la racaille du peuple et les enseignants incompétents dans des écoles où leurs enfants seront de temps en temps sanctionnés ou où les méchants vaccins sont obligatoires."

"Pour le spectacle de fin d'année, les élèves ont commencé à apprendre le contraire de tout des orgres de Barback, il y a des gros mots dedans con et cul .... Est ce que les parents du groupe ca vous choque?"
-"J'ai fait ça avec une chanson de Mika tout en expliquant aux élèves que le mot connard je savais qu'ils connaissaient mais que devant leurs parents c'était pas très correct"

"Je suis dans une école avec un public de zep en CE2, un tiers de ma classe sait à peine déchiffrer, et a de grosses difficultés en mathématiques."

"j'ai un cm1 non lecteur, deux ce2 non lecteurs aussi et qui ne veulent pas rentrer dans les apprentissages, des élèves en grosses difficutés. je suis épuisée et je ne parviens pas à m'y retrouver."

"Je veux mettre en place un rallye lecture Max et Lilli l'an prochain pour mes CE1"

"J'aurai un CM1 assez faible avec des élèvesNON lecteurs et des élèves NON francophones.Comment gérez-vous la classe pour que tout le monde avance?"

"Horrible ma classe!!!! Les ce1 pas autonomes et non lecteurs...et des d'élèves vilains.. Ou des cas..."

"je fais partie de la promo 100% PES où tu obtenais le concours en juin et tu faisais la rentrée dans ta classe (ou tes classes) à 100% toute l'année sans aucune formation (surtout pour moi qui venais d'un autre master, je n'avais jamais mis les pieds ds un iufm)"

"Le plus dur pour moi est de faire croire aux élèves et aux parents que je connais le métier. Non seulement on est dans la galère pour ne pas dire plus, mais surtout faut le dire à personne."


"Une vigilance égale pour tous les enfants de la nation": vraiment? 

Mme Vallaud-Belkacem a terminé son discours en se félicitant que tous les enfants de la nation bénéficient bientôt d'une même vigilance concernant leur droit à l'éducation. 

A titre de rappel... les enfants scolarisés dans les écoles de la république ne sont absolument jamais inspectés. Seuls les enseignants peuvent l'être, et encore puisque ces inspections sont facultatives! Un enseignant de l'éducation nationale peut tout à fait, aujourd'hui en France, refuser de se faire inspecter. Son augmentation de salaire sera certes un peu plombée, mais c'est son droit. Il ne sera pas mis à l'écart pour autant et continuera d'enseigner. 

Je résume: 

-l'éducation nationale n'a aucune obligation de résultat. Elle en impose en revanche une aux écoles hors contrat et aux familles pratiquant l'école à la maison. 

-d'ailleurs heureusement pour elle étant donné ses résultats ( moins de 80% des jeunes de 16 ans sont "des lecteurs efficaces". Chiffres japd.)

-ses enseignants sont en moyenne inspectés tous les 5 ans et ces inspections sont facultatives

-en cas de mauvaise inspection ils continuent à sévir sans aucune conséquence. 

-le prof de votre enfant peut parfaitement exercer en ayant un casier judiciaire. C'est "à l'appréciation de l'administration". Dans les faits, faute de moyens, les casiers des enseignants ne sont presque jamais contrôlés. En 2015, 27 enseignants ont été radiés pour faits de pédophilie: la plupart d'entre eux a sévi durant plusieurs années. 

-enfin, 700 600 élèves scolarisés dans les écoles de la République sont victimes de harcèlement. 383 000 enfants le sont "sévèrement". C'est un enfant sur 10, et c'est eux qui le disent



Alors non, Madame Vallaud Belkacem, la vigilance aujourd'hui est loin d'être égale pour tous les enfants de la nation. 

25 commentaires:

  1. Merci pour cet article, c'est tellement vrai!

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  2. Pire même : les inspections des enseignants vont être supprimées et remplacées par un "entretien" tous les 8 ans !

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  3. Je ne décolère pas !
    Je précise que mon fils (hp) a été démoli par des professeur donc des "professionnels" qui ne se sont jamais intéressés à lui toute sorte de diagnostiques (autiste, malentendant, besoin de lunettes, problèmes psy, et j'en passe) nous ont été balancés !, puis au collège il a été harcelé (insultes, coups et racket).
    La réponse à cet état de fait fût que cela lui apprendrait à se défendre !!!!! Le responsable nous a demandé ce que NOUS voulions qu'il y fasse ! ET de nous arranger en dehors avec les parents !!!

    Nous n'avions à l'époque aucune idée de nos droits et de nos capacités naturelles pour instruire nous même nos enfants.
    Nous avons depuis décidé que les 3 plus jeunes seraient protégés (c'est dingue de devoir protéger ses enfants d'une institution fondée à l'origine -quoi que- pour leur bien) et n'iraient pas à l'école et avons retiré les deux moyens de maternelle.

    A présent 3 sont à la maison et pour le plus grand nous avons enfin trouvé un un internat et un collège adaptés où il côtoie des enseignants formés et impliqués : miracle !

    Je souhaitais revenir sur les compétences des enseignants.
    J'ai moi même, lorsque notre aîné souffrait tant eu l'idée d'entrer dans l’enseignement pour y apporter ma contribution, ajouter une petite pierre mais de valeur à l'édifice en lequel je commençais à croire de moins en moins et que je croyais pouvoir aider l'EN.
    Il s'avère que dans mon académie (est-ce la seule ??) il y a pénurie d'enseignants, et que dès que j'ai entrepris mes démarches j'ai commencé à faire des remplacements !!!
    Je suis une femme mûre, une bonne mère, j'ai l'expérience de le gestion de groupes d'enfants, mais en dehors de mes proches, personne ne savait encore quelles étaient mes compétences lorsque ces remplacements m'ont été confiés !!
    J'en ai été réellement choquée.
    Depuis je me suis intéressée à cette question et me suis aperçue que plusieurs jeune "femme" se retrouvaient propulsées (pour leur plus grand plaisir personnel !) à la place rêvée de professeur des écoles !! Avant même la réussite du moindre concours ou examen !!!!
    Je m'arrête là car c'est un livre que je pourrais écrire sur le sujet !

    Merci de vos partages et de votre présence éclairée et bienveillante sur le net.

    Bon courage à vous pour la suite de ce qui devient une aventure... aventureuse, ainsi qu'à tous les parents remis en cause dans l'exercice de leur droit fondamental !!
    Sam

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    1. Bonjour, Je fais partie de ces enseignants qui, après avoir réussi le concours en 2010 ,ont été jetés dans des classes comme remplaçants dès novembre 2010 ( En septembre et octobre, nous étions observateurs 2 jours par semaine dans une classe (j'ai eu la chance de tomber sur une prof géniale qui s'investissait à 100% ( oui, mais qui délaissait sa famille (ses filles la réclamaient me disait-elle et vu tout ce qu’elle entreprenait dans sa classe, je veux bien croire qu’elles devaient passer peu de temps ensemble. Même le conseiller pédagogique était très admiratif) et j'avais un temps dans la journée pour mener une séance et elle faisait un retour ensuite ( si seulement cela avait pu durer toute l'année!!!) et le reste du temps , nous étions en formation théorique . Puis on nous disait "Ne vous inquiétez pas en novembre, vous ne serez pas mis dans des cp ou Cm2 et vous ferez des remplacements longs. Eh bien je n'ai pas eu cette chance! Premier remplacement de 4 jours : CP ! La panique ! Mais avant cela, n'ayant personne à remplacer, on m'a dit d'aider une directrice de maternelle (car dépressive) à gérer sa classe lorsqu'elle était au bureau. Après quelques jours d'observation, vient le jour où je dois prendre sa place, elle me présente aux parents et là , j'en ai pleuré sur le trajet,… 30 min après avoir accueilli les enfants, la directrice monte folle de rage en disant qu'on vient de l'appeler que je dois partir immédiatement dans une ville à côté pour faire un remplacement en CP. Sur le chemin je pleurais d'humiliation (oui, je n'étais qu'un pion et on se fichait bien de moi) et de crainte . Etant donné que ce métier, je désirais le faire depuis mes 11 ans, je me suis accrochée. Ce fut une année très difficile, où je passais mes week-end à travailler, à stresser ( On avait énormément de pression de la hiérarchie. L’inspectrice était très exigeante . Je parlais à mes élèves dans mon sommeil !). On nous demandait de ne pas dire aux parents surtout que nous étions stagiaires... J'ai ensuite eu un remplacement long en CM1 puis en CM2 dans cette même école et cela c'est très bien passé ( 10 visites dans l'année, j'ai été titularisée) . Cette année là, j'ai aimé ce que je faisais, je n’avais pas le temps de me poser et de réfléchir. C’est l’année suivante, que j’ai réalisé que mes collègues bossaient énormément chez eux même après 10 années de carrière, quand je les entendais dire qu’au final , leurs enfants , ils n’en profitaient pas etc…Je me suis demandée si je voulais cette vie-là ( car pour moi, faire ce métier et m’investir à moitié , c’était infaisable , je suis perfectionniste tout comme pas mal de collègues que j’ai pu rencontrer finalement) Je n’ai pas rencontré de professeurs peu professionnels donc c’est rassurant même si j’en ai connu peu vu que j’ai enseigné 2 ans et demi ( académie de Créteil ) mais une fois devenue maman, j’ai pris un congé parental (je le suis toujours )car mes enfants sont ma priorité, et que je ne veux pas avoir de regrets. Pour être certaine qu’ils ne tomberont pas sur des professeurs avec un poil dans la main, ou au comportement déplaisant, et pour avoir vu les classes surchargées et la mission que ça représentait d’être prof, si on souhaite vraiment la réussite de tous ces enfants, tout en devant suivre ce programme incroyable qui est modifié si souvent par ailleurs, je préfère les éduquer moi-même et tant pis pour mon salaire. Je ne veux pas que mes enfants entrent dans un moule et qu’ils subissent les violences scolaires, je souhaite qu’ils évoluent à leur rythme dans un cadre sécurisant. Je pensais que l’enseignement était ma vocation, alors je ne me suis peut être pas trompée mais c’est ce système qui m’a dégoûtée. Oui, je sais , que l’Education Nationale c’est du n’importe quoi, que des vacataires peuvent se retrouver devant des classes ( sans le concours en poche) .

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    2. Si vos enfants sont scolarisés, que l’enseignant est top, pensez à être reconnaissant car quand on est à fond, la reconnaissance des parents est plus que bienvenue , croyez moi ! Et les bons profs en ont besoin. J’ai toujours du mal quand j’entends dire que les profs sont des planqués, avec toutes leurs vacances etc… Oui il doit y avoir des profs comme ça qui font ce métier de manière superficielle mais il y en qui se démène et pour qui les vacances, c’est une question de survie et ils passent au moins la moitié de ces vacances à bosser. Je pense que ce système cherche volontairement à être si peu performant. Siles élèves avancent et réussissent c’est grâce aux profs investis et passionnés ainsi qu’ aux parents qui suivent bien leurs enfants, pas au système éducatif français.
      J’en profite pour remercier l’auteure de ce blog super !!! J’admire tout votre travail, c’est un régal de vous lire. J’aime votre premier livre que j’ai commencé. Nous ne sommes pas très loin, je suis revenue dans le sud également. Adieu la grisaille parisienne  Bonne continuation !
      Coralie (désolée pour le roman)

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    3. Merci beaucoup pour ce témoignage!
      Oui il existe des gens fabuleux au sein du système, qui tentent de changer les choses de l'intérieur malgré un paquet d'embûches. On n'en parle pas assez.
      La question est: est-il raisonnable de confier les années les plus importantes de l'instruction de mes enfants à un inconnu? La maîtresse est peut être fabuleuse... Mais je sais, pour l'avoir vu de l'intérieur et de l'extérieur, que l'éducation nationale est également parasitée par de nombreux dysfonctionnements graves.
      Des maîtresses de cp jamais formées à l'apprentissage de la lecture, des partisans de la "méthode naturelle" (et pour l'avoir vue en action c'est un véritable fléau), des dépressifs, maltraitants,...
      J'ai vu des dérives dramatiques, vraiment. Un gamin de 3 ans récupéré seul dans la rue, une instit en état d'obésité morbide qui ne parvenait pas à se déplacer dans la classe, une Atsem qui ordonne à un enfant de se taire toute la journée parce que sa voix est trop aiguë,... Et puis des contenus affligeants de médiocrité.

      C'est un risque que je ne prends plus. :-)

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  4. Merci pour cet article très intéressant (et inquiétant...), je partage !

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  5. merci pour cet article

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  6. Mes enfants sont scolarisés dans un tout petit école à la campagne. Les maîtresses sont magnifiques, les élèves joyeuses et équilibrés. Oui, ça existe encore. Mais je crains le pire pour l'entrée au collège. C'est donc pourquoi je suis votre blog avec beaucoup d’intérêt. Mes enfants sont curieux et doux. Ils peuvent pleurer pour un escargot écrasé au bord de la route. Bref: Ils sont aucun 'défense face aux violences ou harcèlements. Et moi, je ne fait pas partie des gens qui croient, qu'il faut apprendre de se battre pour sa place dans la société. Je préfères qu'il gardent leur âme sensible et grandissent dans leur rythme, pour tracer leur propre voie.
    Si je vois après un mois que le collège 'casse' leur esprit, alors je ne vais pas hésiter de mettre en place l'instruction en famille. Merci donc pour toutes vos articles.. je m'en sers comme inspiration assez souvent ! (Je m'excuse pour mes fautes grammaires.. je suis allemande d'origine ;)) Passez une bonne journée, amicalement, Gisa

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  7. Quelle tristesse? Il y a t'il un recours? Est ce que les changements sont surs? Quels changements concrets devrez vous faire? Ma solidarite :-)

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  8. Je me permets de vous dire qu il ne faut surtout pas s affoler, pour avoir travailler 10 ans dans l administration et plus particulièrement 4 ans en collaboration avec l EN les mesures annoncées sont Trés tres rarement suivi des faits... L EN n a certainement pas les moyens de mettre en place un tel programme et ne trouve deja pas l argent pour des profs remplaçant ou des financements de logiciels de base (Word) dans les écoles. Dans mon ex job une seule ligne de conduite " il est urgent d attendre" d autant qu il y aura des élections entre temps. Perso je n anticiperai surtout pas et je ne ferai strictement rien de différent ..y a 98% d esbroufe dans l administration française

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    1. Vous avez parfaitement raison, Marie-Hélène. Et bravo ! Voir mon commentaire ci-dessous.

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    2. Marie-Hélène les tests sont faciles à mettre en place... A l'heure actuelle bon nombre de familles luttent déjà pour que les tests ne soient pas imposés.

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    3. la photo est très bien trouvée. Elle m'a bien fait rire (jaune par moment). J'espère aussi que ce projet avortera comme tout ce gouvernement d'ailleurs...

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  9. Je partage...
    Merci pour cet article !

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  10. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  11. J'invite toutes les familles qui pratiquent l'instruction à domicile, à adhérer à une association comme "les enfants d'abord". Leur service juridique est pertinent. Actuellement, cette association travaille énormément, suite à la publication de l'amendement déposé concernant l'instruction en famille ; elle propose aussi une lettre à adresser au député de notre circonscription, ainsi qu'un " kit" avec les outils utiles pour prendre rendez-vous avec ce député et ce, de préférence avant le 27 juin prochain. Chacun est important et peut apporter sa petite goutte...
    Stéphanie

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  12. Que de mépris pour l'école de la République et ses acteurs. Habituellement favorable à l'instruction en famille, je ne soutiens absolument pas ce genre de démarche qui consiste à défendre sa chapelle en attaquant celle des autres... Je vous laisse å votre perfection...

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    1. Clairelle: j'ai toujours dit, y compris dans cet article, qu'il existe dans l'éducation nationale des personnes "formidables, respectueuses et ouvertes d'esprit".

      Ce qui se passe dans la Chapelle voisine -pour reprendre votre métaphore-ne me regarderait pas et ne m'intéresserait absolument pas en temps normal.

      Sauf qu'en l'état actuel des choses:
      -la "chapelle voisine" est financée par mes impôts,
      -ses méthodes, auxquelles je n'adhère absolument pas, me sont indirectement imposées,
      -son curé se voit attribuer les pleins pouvoir pour venir juger la façon dont je dis la messe. On sera peut être très copains lui et moi. Ou peut être pas. Je ne le connais pas: ce sera peut être quelqu'un de formidable... ou peut etre aussi un fanatique. Pour juger de la qualite de mes sermons il pourra organiser les contrôles à sa guise: interroger mes petits paroissiens sur ce qu'ils savent, regarder en details l'état de ma chapelle, éplucher les registres, m'imposer la présence d'un psy ou un déplacement dans les locaux du diocèse. Si ce que je fais ne lui convient pas, mes paroissiens seront forcés de rejoindre sa paroisse sans autre forme de procédure (tiens tiens, tellement pratique pour éviter la fermeture de telle ou telle paroisse désaffectée).

      Alors non, je ne suis pas "parfaite". Je me trompe et je réajuste sans cesse.mais une chose est sûre: l'éducation nationale, qui vient me juger, est loin d'être parfaite elle aussi. Les messages d'enseignants copiés ici sont assez éloquents je pense.

      De quel droit un enseignant jugerait-il de la qualite de l'enseignement que je dispense à mes enfants? alors que de nombreuses classes n'ont pas un livre, pas une bibliothèque. Alors que 20% des jeunes de 16 ans sont incapables de lire une page de programme tv, que les enseignants eux mêmes admettent avoir des enfants de ce2 illettrés et ne pas réussir à boucler les programmes?

      Pour comprendre ce qu'on peut ressentir en tant que mere de famille il faut se retrouver avec dans son salon une inspectrice d'académie qui, après avoir passé toute votre vie au peigne fin, décortique tous les livres et cahiers de votre enfant pour dire devant lui "on ne fait plus du tout comme ça!","le pauvre,c'est pas très joyeux en noir et blanc!", "4 copies? Non non c'est beaucoup trop à son âge", "tu sais, Pennac a dit que tu peux lire absolument tout ce que tu veux, en sautant autant de passages que tu veux...". Alors certes le rapport fut elogieux, mais il faut encaisser d'être ainsi critiqué chez soi par une organisation qui obtient elle même d'aussi piètres resultats.
      Maintenant qu'ils obtiennent les pleins pouvoirs je crains le pire!

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    2. Je comprends que des parents qui ont rencontré des problèmes avec des enseignants, et qui suite à cela ont retiré leurs enfants, ne souhaitent pas être contrôlés par cette même catégorie professionnelle. Et dans le pire des cas, par les mêmes enseignants ! Cela peut arriver.

      Par ailleurs, je suis d'accord avec vous qu'il y a un déséquilibre profond entre les contrôles en milieu scolaire et ceux à la maison. Je rajoute à vos propos notre solitude et notre isolement face à des enseignants qui ont un système derrière eux (collègues, formation, syndicat, ressources et supports pédagogiques, stagiaires, ATSEM...). Nous ne sommes pas au même niveau de droit. Et lorsqu'il y a un problème, l'éducation nationale n'a aucunes aides à nous proposer. La CAF, quand à elle, nous discrimine par rapport aux autres parents avec l'ARS.

      Ainsi, instruire ces enfants à la maison est déjà un vrai chalenge avec peu de soutien social. Il ne faudrait pas en plus que l'on nous mette des bâtons dans les roues! En ce moment, nous avons assez à faire avec leur nouvelle réforme !

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  13. Vous avez oublié une situation que peut-être certains parents ont été amenés à vivre lors de la scolarisation de leur enfant. Pour ma part, comment cela s'est passé :

    La maîtresse demandant aux parents de suivre le rallye lecture, chaque soir,en envoyant systématiquement un mail de rappel en plus de la note dans le journal de devoirs, elle demande aussi, de ne pas hésiter à coller des mots à lire partout dans la maison, de revoir la page x du livre de lecture, de préparer le devoir de mathématique pour vendredi, et d'apporter tous le matériel pour la chandeleur, et annonce qu'il faudra aussi un accompagnateur pour aider à surveiller les enfants lors de la sortie de jeudi. En somme, certains profs, se la coulent douce, et ne se concentrent que sur le relationnel, et les activités et sorties, en délégant petits à petits leur rôle, aux parents qui travaillent.Parce que bien évidemment, il ne faudrait pas que les parents pensent que c'est à l'école de tout faire ! Quand même !

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  14. Je dirais que madame la ministre de l'éducation ferait mieux de regarder la poutre qui est dans l'oeil de l'EN sa petite protégée avant de chercher à retirer la paille, s'il y a, dans l'oeil des autres...

    Mon fils a été mis en situation d'examen à l'âge de 5 ans et presqu'un mois. L'IEN a fait tout pleins de test de calcul, d'écriture...
    Mais notez bien l'heure à laquelle cela s'est déroulé: de 13h30 à 15h00. Ils ne vont pas bien à l'EN là!

    Et vous savez quoi? En réalité, mon gamin a su lire et compter et calculer et faire pleins d'autres activités plusieurs mois avant le meilleur élève du même niveau que lui et même le niveau suivant allant à l'école classique de ma commune.

    Vous cherchez quoi exactement Madame Najat B?

    Ce n'est pas la paille qu'il faudrait ôter mais la poutre et elle ne se trouve pas du tout là où vous pointez le doigt!

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